L’entreprise, dont le bâtiment a été détruit par le feu, emménage dans sa nouvelle usine à Cousset.

Sur le site de Cousset, la tour de 58 mètres et une petite halle de production constituent les seuls témoins de l’ancien moulin centenaire de Bossy Céréales, détruit par les flammes en août 2016. A leur côté se dresse la nouvelle usine imposante, encore en chantier. L’entreprise spécialisée dans la production de denrées alimentaires à base de céréales, qui a déplacé temporairement une partie de ses activités à Avenches après l’incendie, est en train d’emménager dans le nouveau bâtiment.

«Nous serons entièrement fonctionnels d’ici à début septembre», annonce Gérard Chiorazzo, directeur technique. Par rapport au calendrier établi, le chantier devisé à 35 millions de francs (construction et installations) a une année de retard. En cause: des problèmes en lien avec certaines entreprises engagées pour les travaux et les effets du Covid avec des retards de livraison.

Trois fois plus grand

Comparée à celle d’avant, la nouvelle usine dispose d’une surface au plancher et d’un volume trois fois plus grand. Elle se présente sous la forme d’un long bâtiment moderne de deux étages. Il abrite, entre autres, l’administration, des salles de réunion et de travail, un appartement pour les partenaires commerciaux, un réfectoire, des vestiaires, un shop, un laboratoire, une halle de fabrication destinée à accueillir au moins dix lignes de production, une halle de stockage, un atelier mécanique ou encore un parking souterrain. «Il était prévu de construire une nouvelle usine bien avant l’incendie», tient à rappeler Simon-Pierre Kerbage, directeur général.

Il faut dire que ce projet a suscité des tensions à Cousset lors de sa mise à l’enquête. Plusieurs voisins du site et des villageois contestaient la future construction. Ils pointaient notamment du doigt les nuisances liées au trafic et l’augmentation du nombre de poids lourds. « C’est du passé. Nous avons décidé de croire en notre projet et de nous battre pour le concrétiser », répond le directeur général. Et Gérard Chiorazzo d’ajouter que Bossy Céréales a fait un geste en posant à ses frais une façade antibruit du côté des habitations. « Il y aura moins de bruit avec ce bâtiment moderne, car l’ancien moulin ne disposait pas de protection phonique », affirme-t-il.

Trentaine d’employés

Sur le plan commercial, ces dernières années ont été compliquées pour Bossy Céréales. « Après l’incendie, nous avons dû tout recommencer de zéro. Nous avons perdu des clients. Nous produisons désormais autour de 2000 à 3000 tonnes par an (contre 7000 auparavant, ndlr) », précise le directeur général en indiquant qu’au moins deux personnes ont dû être licenciées sur la trentaine de collaborateurs. Puis la crise sanitaire a éclaté en 2020. Elle a ralenti le développement de nouveaux projets, comme l’élargissement de la gamme de produits, qui en compte aujourd’hui une quarantaine. Ainsi que la pénétration de nouveaux marchés européens, à l’image de la Suède, indique Marc Folli, responsable du développement commercial.

Les dirigeants de Bossy Céréales ont de grandes ambitions pour cette nouvelle usine. Ils souhaitent augmenter la production par étapes, en fonction de l’évolution de la demande, pour arriver à terme à 24 000 tonnes par an. D’ici là, ils espèrent pouvoir engager une trentaine de

collaborateurs supplémentaires. Ils visent en particulier un marché qu’ils jugent prometteur: les protéines végétales texturées (PVT), une protéine alimentaire fabriquée à partir, par exemple, de soja.

« Nous poussons l’innovation plus loin, car nous sommes capables de produire des PVT à partir de protéines de petits pois, de tournesol, etc. Nous avons investi plusieurs millions de francs dans ce domaine en achetant des machines permettant de fabriquer ces protéines alternatives sous diverses formes (forme brute pour l’industrie, nuggets, steak haché, etc.) C’est un substitut de la viande dont les parts de marché sont appelées à croître fortement ces prochaines années », assure Marc Folli. Bossy Céréales se concentre sur le marché européen. La société est en discussion avec une trentaine de distributeurs. Elle espère signer ses premiers contrats ce mois-ci.

Vous pouvez également consulter l’article sur le site du journal La Liberté (source de l’article).