Après l’incendie qui l’a détruite en 2016, plus de 5 ans de travaux et plus de 35 millions d’investissement, Bossy Céréales a inauguré mardi sa nouvelle usine. Le site de plus de 12 000 m 2 se concentre sur les protéines végétales texturées en plus des céréales.
Un gagnant est juste un rêveur qui n’a jamais cédé, a dit Nelson Mandela. Il y a un peu de Nelson Mandela qui coule dans les veines de Simon-Pierre Kerbage.» A l’instar de Pierre-André Arm, directeur de la Coreb, tous les intervenants du jour ont donné un grand coup de chapeau au patron de Bossy Céréales, Simon-Pierre Kerbage, mardi. Ils ont félicité son entrepreneuriat, sa persévérance et sa clairvoyance lors de l’inauguration de sa nouvelle usine à Cousset.
L’ancienne usine avait été entièrement détruite par un incendie en août 2016 (lire ci-contre). «La décision de rebondir ne m’a pas pris une seconde. Je n’ai jamais abandonné malgré la dimension du projet, qui pourrait effrayer tout entrepreneur raisonnable. Le temps est en train de me donner raison, avec des projets qu’on avait déjà avant l’incendie qui se concrétisent», a raconté Simon-Pierre Kerbage.
Avant le sinistre, l’entreprise était à bout touchant d’un projet d’agrandissement. Mais avec l’incendie, tout était à refaire. Un véritable périple pour arriver à l’inauguration de mardi, jalonné de 12 oppositions, plus de deux ans de retard, une usine temporaire installée dans des locaux loués à Avenches et aujourd’hui déjà des contacts scellés avec des multinationales.
Ce site industriel de plus de 12 000 m 2 va concentrer son activité autour de la technologie pour les protéines végétales texturées par voie sèche (substituts de viande très riches en ibres à base de soja, tournesol ou petits pois). Après cinq ans de travaux et plus de 35 millions d’investissements, c’est un outil de production avant-gardiste qui a été inauguré pour l’élaboration de produits sous la forme de céréales, de protéines végétales texturées et de farine. Avec les trois extrudeuses attendues pour in 2022 qui viendront compléter les installations actuelles, l’entreprise prévoit de quadrupler sa capacité de production globale de 5000 à 20 000 tonnes par an.
«On n’a jamais abandonné l’ancrage des céréales, même si on a mis aujourd’hui un focus sur l’industrie, sur les protéines végétales texturées», a relevé mardi Marc Folli, COO à Bossy Céréales. Un choix dans l’air du temps écologique aussi, puisque produire un kilo de viande nécessite 1500 litres d’eau alors qu’il en faut 25 à 30 fois moins pour ces produits protéinés végétaux, a-t-il précisé. «La demande en alternatives de produits carnés est croissante», a souligné le président du Gouvernement fribourgeois, Olivier Curty, saluant la vision et la ténacité de SimonPierre Kerbage.
Déjà un nouveau projet d’agrandissement
Bossy Céréales, c’est aussi aujourd’hui une usine quasi autonome en chaufage avec un système de récupération de chaleur des machines, 1550 panneaux solaires, un appoint au gaz, une propre source d’eau sur site.
Et ce n’est pas ini: la société, qui n’a pas de dette – la nouvelle usine a été autoinancée – caresse déjà un nouveau projet d’agrandissement du site. «On a encore 90 000 m 2 en zone chez nous. On y travaille avec la commune. On doublera la capacité de notre site actuel, avance Marc Folli. On devrait avoir le permis sous deux ans. On essaye toujours d’avoir une longueur d’avance.»
Vous pouvez consulter l’article original du journal La Broye sur ce lien en format PDF ou sur ce lien pour l’article en ligne.